Objeto de conferencia
Le tout-petit et lalangue: implications sur la question du "parlêtre"
Autor
Romé, María
Sauvagnat, François
Institución
Resumen
Il s’agira de faire le point sur la fonction de lalangue chez le très jeune enfant. Nous partirons de la façon dont J Lacan a pris position par rapport aux débats sur la nature de la lallation (est-elle « tout-pouvoir phonologique de l’enfant » hors communication comme le suggérait Jakobson, ou au contraire, inclut-elle déjà des traits phonologiques ?) avant même que la psycholinguistique de l’Ecole de Paris ait pu faire la preuve dans les années 1970-80, en cherchant des bases concrètes des Language Acquisition Devices de N Chomsky, qu’il existait des capacités de discrimination phonologiques précocissimes chez l’enfant. Dès son article sur La Famille, J Lacan, s’opposant à René Spitz et Anna Freud, considérait qu’il existe des formes de communications précoces entre le nourrisson et l’Autre parental, qu’il allait par la suite spécifier autour de la question de l’aliénation de l’enfant au désir de l’Autre. Cette partition internationale entre une position Ego-psychologiste, supposant un nourrisson originairement "autiste normal/a-conflictuel" et une position lacanienne, supposant un nourrisson d’emblée marqué par le désir parental, ne s’est que très modérément infléchie avec la thématique du "mirroring", comme l’un de nous l’a montré.
Dans les années cinquante et soixante, J Lacan s’est contenté d’infléchir la notion d’intersubjectivité en fonction des particularités du désir, conditionnant sa prise dans le symbolique à la question de son arrimage à un point d’exception, et de la coordination de celui-ci à la question de la jouissance.
En revanche, avec ce que JA Miller a appelé le 6e paradigme de la jouissance, la figure de l’Autre (et la notion d’inconscient qu’elle soutient), encore maintenue dans la notion de discours, n’est plus considérée comme suffisante pour rendre compte de la façon dont le sujet est affecté par le langage. Il s’agira ici de décrire ce qu’apporte de nouveau la notion alors promue de "parlêtre", c’est-à -dire de sujet aux prises avec des signifiants-Uns qui d’un côté provoquent des événements de corps d’allure toujours traumatique parce que "désignatoires" (la Bedeutung de Frege), qui à l’extrême peuvent avoir une tonalité hallucinatoire, et de l’autre provoquent des effets de sens , des "élucubrations" dont les cures d’enfants nous donnent des exemples toujours étonnants (le Sinn de Frege). Facultad de Psicología