Articulo
"Dionysos entre <i>Bacchantes</i> et <i>Grenouilles</i>": petite histoire d’une dispute philologique, avec une proposition pour aller au-delà
«Dionysus between <i>Bacchae</i> and <i>Frogs</i>»: a short history of a philological dispute, with a proposal to go beyond
Registro en:
issn:1851-779X
Autor
Saetta Cottone, Rossella
Institución
Resumen
Dès le début des années 60 du siècle dernier, plusieurs philologues se sont penchés sur la présence de parallélismes significatifs entre la représentation de Dionysos qu’offrent les <i>Bacchantes</i> d’Euripide et celle qui est au coeur des <i>Grenouilles</i> d’Aristophane, des parallélismes que la chronologie relative de ces deux pièces a sans doute contribué à souligner. Ces données ont été interprétées de différentes manières, étant le plus souvent mises sur le compte du mythe auquel les deux pièces se réfèrent ou de la parodie comique de la tragédie. Dans ce qui suit, je souhaite reconstituer les étapes principales de ce débat, tout en y apportant ma contribution. L’hypothèse que je soutiendrai est que les parallélismes identifiés par les chercheurs sont à comprendre dans le cadre d’une rivalité poétique inter-générique entre Euripide et Aristophane. Dans cette perspective, le fait que Dionysos soit le protagoniste des deux pièces ne peut pas être dissocié de sa fonction comme représentant de deux conceptions antagonistes du théâtre. Ces dernières s’expriment notamment par le moyen du travestissement dans le cadre des scénarios initiatiques qui concluent les <i>Bacchantes</i> et ouvrent les <i>Grenouilles</i>. Since the beginning of the sixties of the last century, several philologists have studied the presence of significant parallels between the representation of Dionysus offered by Euripides' <i>Bacchae</i> and that which is at the heart of Aristophanes' <i>Frogs</i>, parallels that the relative chronology of these two plays has undoubtedly helped to underline. These data have been interpreted in different ways, being most often put on the account of the myth to which the two plays refer or of the comic parody of the tragedy. I propose to reconstruct the main stages of this debate, while making my own contribution. My hypothesis is that the parallels identified by the researchers are to be understood within the framework of an inter-generic poetic rivalry between Euripides and Aristophanes. In this perspective, the fact that Dionysus is the protagonist of both plays cannot be dissociated from his function as representative of two antagonistic conceptions of theater. The latter are expressed in particular by means of transvestism in the initiatory scenarios that conclude the <i>Bacchae</i> and open the <i>Frogs</i>. Dossier: Ritualidad en Eurípides Facultad de Humanidades y Ciencias de la Educación