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Repenser les usages politiques de la rue au début du XXe siècle: Europe-Amériques-Asie
Fecha
2019-08Registro en:
Gonzalez Aleman, Marianne Paloma; Moret, Frédéric; Repenser les usages politiques de la rue au début du XXe siècle: Europe-Amériques-Asie; Société Française D'histoire Urbaine; Histoire Urbaine; 55; 8-2019; 81-89
1628-0482
CONICET Digital
CONICET
Autor
Gonzalez Aleman, Marianne Paloma
Moret, Frédéric
Resumen
Depuis les années 1990, de nombreux travaux d´historiens se sont intéressés aux stratégies d´occupation politique de la rue qui ont émergé dans la seconde moitié du XIXe siècle, puis se sont autonomisé au tournant du XXe siècle pour s´imposer comme des modalités de la participation politique dans les démocraties libérales européennes. En ce sens, la plupart des études ont eu tendance à centrer davantage l´analyse sur les formes et les évolutions de l´action collective (en particulier protestataire) que sur la fonction et la nature politique de l´espace de la rue. L´espace urbain est tantôt envisagé comme une scène sur laquelle se déploient des dramaturgies ou se nouent des crises, tantôt comme un espace pratiqué par des acteurs collectifs qui soit s´approprient la charge politique dont est porteuse la physionomie urbaine, soit produisent de nouveaux espaces signifiants en les associant à leur propre récit ou à leurs constructions identitaires. Les auteurs se sont ainsi intéressés à la barricade, la procession, la manifestation ou le meeting, des manifestations chartistes aux barricades parisiennes, des processions catholiques aux marches fascistes italiennes, en privilégiant souvent le champ d´observation national pour comprendre comment de nouveaux répertoires se sont articulés avec la mise en place d´une culture et d´institutions politiques spécifiques.L´ambition de ce dossier vise à dépasser ce cadre national en combinant plusieurs approches. En premier lieu, la plupart des articles s´intéressent à des moments historiques durant lesquels des problématiques transnationales agissent sur les formes d´occupation politiques de la rue, mais aussi reconfigurent les sens et la légitimité traditionnellement attribués à ces pratiques dans différents pays. Certains auteurs enrichissent de surcroît cette approche d´une démarche comparative. Celle-ci permet d´observer comment des enjeux similaires produits par le contexte international sont investis localement en fonction de cultures politiques spécifiques qui envisagent le rôle dévolu à la rue sous des angles différents. Enfin, les études de cas présentées ici vise à élargir le champ de l´analyse au-delà des principaux pays européens, souvent considérés comme les espaces où les manifestations et les marches ont émergé, puis se sont consolidé à la fin du XIXe siècle. Ainsi, l´étude de Buenos Aires, New York et Téhéran permet de ré-interroger et de complexifier certaines constructions générales établies à partir des expériences des démocraties libérales européennes, notamment quant aux rapports entre espace urbain, espace public et sphère publique.