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Genre, sexe et théorie décoloniale: Débats autour du patriarcat et défis contemporains
Fecha
2019-09Registro en:
Bolla, Luisina; Genre, sexe et théorie décoloniale: Débats autour du patriarcat et défis contemporains; Université de Paris; Les cahiers du Cedref; 23; 9-2019; 136-169
2107-0733
CONICET Digital
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Autor
Bolla, Luisina
Resumen
À partir du début des années 1970, les analyses pionnières développées par les théoriciennes féministes matérialistes francophones permettent d´élaborer un cadre d´analyse antinaturaliste qui rend possible des nouvelles compréhensions des phénomènes sociaux. En 1972, Colette Guillaumin publie sa thèse de doctorat, L´idéologie raciste. Dans le sillage des règles de la méthode durkheimienne, elle démarque la catégorie de « race » de ses connotations biologistes, ainsi que de l´évidence supposée des « marques somatiques », pour proposer une analyse sociologique de la race. Au cours des mêmes années, la sociologue et anthropologue Nicole-Claude Mathieu effectue une analyse similaire sur la catégorie de « sexe ». Ces deux réflexions pionnières partagent un diagnostic commun : le retour de conceptions biologisantes pour expliquer les faits sociaux, c´est-à-dire, la naturalisation des diverses oppressions dans les études scientifiques des années 60. Cinquante ans après, ce diagnostic est toujours valable en ce qui concerne certaines théories contemporaines. Dans la première partie de ce travail, on essaiera de reprendre les propositions de Mathieu et de Guillaumin pour analyser certains aspects de la théorie décoloniale. L´objectif de la deuxième partie sera d´analyser les différentes perspectives du patriarcat élaborées par les féministes décoloniales et d´Abya Yala. On montrera qu´elles permettent de penser de manière innovante cet espace vide dans le discours de la décolonialité hégémonique, en rendant visibles les articulations entre genre ou sexe social et colonialité.