dc.description.abstract | La recherche a un certain contenu interdisciplinaire, mais c'est en Linguistique que nous nous retrouvons. Une Linguistique qui pense à l'historicité, au sujet du poème et aux territoires. La politique appartient à le poème. Parallèlement à la poétique de la traduction du texte Ayvu Rapyta de León Cadogan (1959), en Mbyá-Guarani, nous théorisons sur les activités de traduction en Amérindie, ayant certains aspects du chamanisme, et la Poétique de la Relation et du Divers, concepts d'Édouard Glissant ( [1990] 2011) comme points de référence. Le perspectivisme amérindien (VIVEIROS DE CASTRO [2009] 2015) nous tenait aussi à cœur, surtout pour dialoguer avec la Poétique de la Relation. Concernant la poétique de la traduction, c'est dans la pensée d'Henri Meschonnic (1982; [1989] 2006; [1990] 2010; 2016; 2017) que nous avons une base et de Maria Sílvia Cintra Martins (2018; 2019; 2020; 2022) qui dialogue aussi avec la poétique indigène. Notre recherche présente quelques propositions de traductions de documents qui ne sont pas inédits et d'autres ont déjà traduit des parties. Notre proposition, destinée à s'écarter de l'interprétation, s'est imposée comme attentive aux aspects du divers parmi les syntagmes fournis par la physique de la traduction (cf. Haroldo de Campos [1963] 2013) en tenant compte d'une possibilité d'extra-monde. En ce sens, nous considérons le temps de la terreur et le temps de la guérison, en comprenant que les éléments linguistiques, qui ne sont pas des unités minimales de sens, pourraient être du sens. Pour cela, une manière de signifier, interpellative et participative dans la poétique de la traduction. Ainsi, considérant le chant comme une transformation du cri, nous comprenons le Rythme précisément comme une manière d'écouter le traducteur face à l'abîme, à la tentative de ne pas interpréter. Poétique de la traduction, pratique et théorisation, nous l'avons fait remarquer, ayant l'Amérindie comme territoire pour un peuple à la langue. Pour une théorie du poème en Amérindie, on réfléchit au poème du monde, au dit. Certains concepts de la pensée guarani contenus dans Ayvu Rapyta, en ne les traduisant pas, ont aussi grandement déterminé notre proposition et notre positionnement: tenondé, yvará, che ra'e, kuaa-ra-ra, yvy-potyra, entre autres. La diaspora était aussi le sujet de notre thèse. Ainsi, les aspects extra-mondains finissent par déplacer le monde, permettant un mode de vie, comme le rappelle la poétique amérindienne. La réflexion de Graça Graúna (2013) et de Davi Kopenawa ([2010] 2015) nous a conduits sur cette voie. Le langage de notre proposition est un langage de la poétique de la relation, que nous comprenons comme une possibilité de penser le langage pur, comme quelque chose que pensait Walter Benjamin ([1923] 2008). La langue pure comme devenir du présent: un peuple dans la langue, un peuple qui manquait et qui est déjà là. | |