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Inventer une géométrie pour l'école primaire au XIXe siècle
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Autor
D'Enfert, Renaud
Institución
Resumen
Référence électronique
Renaud D'Enfert, « Inventer une géométrie pour l'école primaire au XIXe siècle », Tréma [En ligne], 22 | 2003,
mis en ligne le 13 octobre 2010, Consulté le 25 octobre 2014. URL : http://trema.revues.org/1536 ; DOI : 10.4000/
trema.1536
Éditeur : IUFM de l’Académie de Montpellier
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papier En recommandant aux maîtres d'associer les enseignements de géométrie, de dessin et de
travail manuel, les programmes et instructions ministérielles de 1909 pour les écoles primaires
supérieures, et de 1923 pour les écoles primaires élémentaires, prônent une formule qui va
perdurer jusqu'aux années 1960, et dont on retrouve, aujourd'hui encore, des traces dans
l'enseignement mathématique dispensé à l'école élémentaire ou au collège : une géométrie
essentiellement concrète, s'appuyant largement sur l'activité des élèves par des travaux de
dessin ou des réalisations spatiales.
Cette coopération disciplinaire, et plus particulièrement celle de la géométrie et du dessin,
trouve ses racines dans la façon dont s'est constitué l'enseignement primaire de la géométrie
au XIXe siècle. La géométrie (et non la géométrie pratique, la différence est importante,
on le verra) est officiellement introduite dans l'enseignement primaire sous la monarchie
de Juillet : la loi Guizot du 28 mars 1833 inscrit « les éléments de la géométrie » au
programme de l'enseignement primaire supérieur (de garçons) créé afin d'offrir « à une
partie nombreuse de la population une culture un peu plus relevée que celle que lui donnait
jusqu'ici l'instruction primaire »1. Cette mesure, prise dans un contexte politique favorable
à l'instruction populaire, est importante à plus d'un titre : non seulement elle diversifie un
enseignement mathématique primaire le plus souvent limité à la seule arithmétique, mais elle
ajoute à l'instruction primaire (l'école du peuple) une discipline traditionnellement réservée à
l'enseignement secondaire (l'école des notables) 2. C'est dans cette tension entre, d'une part,
la volonté d'élever et de diversifier les études primaires, et, d'autre part, l'exigence sociale
et politique de différenciation, en termes de méthodes et de finalités, des études primaires
et des études secondaires, que va s'élaborer la géométrie primaire au cours du XIXe siècle.
Nous voudrions retracer ici cette élaboration disciplinaire et en montrer les différents enjeux,
pédagogiques, épistémologiques, voire idéologiques.