Comment peut-on encore philosopher après la Révélation?

Abstract

Résumé: Le défi vital que la Révélation pose à la philosophie légitime la question de leurs rapports possibles. La raison considère d’abord l’absence de rapport en distinguant radicalement ce qui relève de chacune. Mais l’élan fondamental orienté vers le divin qui anime cette faculté, la rend naturellement théologique. Pour éviter le scepticisme, incompatible avec son dynamisme naturel, la raison finit par dévaloriser la Révélation. Cette attitude signifie l’unicité de l’autorité théologique de la raison, alors naturellement divine. Développée à partir du XVIIIème siècle, elle culmine avec l’homme démiurgique des XIX et XXème siècles. Mais, ne pouvant justifier l’universalité de ses élaborations idéologiques, la raison hésite entre le scepticisme ou le totalitarisme, deux renoncements à l’exercice philosophique. L’acceptation du soutien lumineux de la Révélation, qui suppose l’humble reconnaissance des limites de la raison, ne nuit pas à cet exercice, mais le féconde, et, seule, en permet l’épanouissement. Eclairée par la Révélation, la philosophie contribue au bonheur suprême des hommes, qui demeure son intention fondamentale.

Abstract: The essential challenge that Revelation propose to philosophy legitimize the question of their possible relationships. The reason considers the absence of relationship by discerning radically that which belongs to each one of them. But the main impulse towards the divine which enlivens this power, makes it naturally a theological one. To avoid scepticism, that is incomptatible with its natural dynamism, reason finishes by devaluating Revelation. This attitude states the uniqueness of reason’s theological authority, so a divine naturally authority. This reason, developped since the 18th century, reaches the demiurgical man of 19 th and 20th centuries. But due that it cannot justify the universality of its ideological works, reason doubts between scepticism and totalitarianism, both together two abdications of philosophical exercise. The aceptation of Revelation’s luminous support, that which aupposes the humble recognition of reason’s limitations, does not damage such an exercise; on the contrary, it fertlizes it by allowing its expansion. Illuminated by Revelation, the philosophy contributes towards men’s supreme blessedness, that which is its fundamental aim.