| dc.description.abstract | Comme l´indique Ezequiel Martínez Estrada,3 dans son oeuvre Radiografía de la pampa, la forte identification de l´Argentine avec sa capitale Buenos Aires, comporte des dimensions multiples et on peut indiquer son origine du début de l´organisation de l´État National. Etroitement liée au développement de l´économie agro-exportatrice, Buenos Aires est devenue une ville riche et cosmopolite depuis la fin du XIX siècle. Elle incarnait, à cette époque-là, le point de départ de la production culturelle et elle était le point de concentration démographique le plus important. Conformément à ce développement, l´historiographie argentine a étudié le déroulement des événements de Buenos Aires et ses conflits afin de construire un récit homogène, qui, plus tard, se projetait à tout le pays. A. Eujanián attribue ce phénomène tantôt à des causes institutionnelles, tantôt à des causes théoriques. D´un côté, la professionnalisation de la discipline concrétisée rapidement à la Faculté de Filosofía y Letras de la Universidad de Buenos Aires (UBA). D´un autre côté, les points communs des expériences européennes et américaines avec celles de Buenos Aires qui ont contribué à préparer le cadre théorique et méthodologique. En effet, en province, le développement institutionnel a été tardif et jusqu´à la création des universités et de leurs groupes de recherche, l´historiographie régionale était à la charge d´historiens non-diplômés ou bien à de groupes appelés Juntas Históricas Locales. Depuis la moitié du XX siècle, cette situation a lentement changé. Lorsque la démocratie a été restauré en 1983, on constate un vrai renouvellement des thèmes et des méthodologies dans le domaine de l´historiographie, associée à un «règlement disciplinaire» imposé par l´État dû à l´irruption de ce que l´on appelle «la nouvelle histoire». Dans ce nouveau cadre, le problème de l’échelle d´analyse dans la réflexion historique a été introduit, associé aux perspectives innovatrices comme la sociabilité, la vie privée, les mouvements sociaux et les courants historiographiques européens comme la Micro-histoire italienne et la micro-analyse française. De toutes les communautés académiques, les chercheurs ont commencé à aborder les villes, les provinces et les régions comme des «spécialités différentes» lesquelles demandaient une révision des notions, des chronologies et des interprétations faites pour l´ambiance porteña. La dimension spatiale et temporelle a été posée comme une problématique de la recherche. Parallèlement, de nouvelles questions sont apparues concernant la possibilité théorique et méthodologique de construire un récit national unique de l´origine des rapports métropole-province et le point de contact entre elles. D ´ailleurs, on a commencé à discuter sur la pertinence et l´application du concept de région au moment d´étudier ces coupures du territoire. L´histoire régionale donc a commencé à être présente dans des publications et dans des réunions académiques où on exposait les conclusions de recherches théoriques et empiriques de l´époque. | |
